Les messages sur le droit et l’indépendance de la femme des films féministes

Publié le : 23 juin 20219 mins de lecture

Le mouvement féministe semble croître sans relâche, et un jour du mois de mars 2018 était une date cruciale à cet égard. 5 millions de femmes, animées par un courage rarement manifesté avec autant de force, ont investi les rues des villes et se sont fait entendre. Le cinéma, quant à lui, est un outil utile dans cette lutte pour les droits des femmes ; c’est pourquoi, dans cet article, nous vous parlons de 3 films sur le féminisme.

Chacune avec son propre bagage émotionnel, conscientes de porter un poids invisible sur leurs épaules, ces femmes ont élevé leur esprit, crié leur colère, fait ressentir leur douleur et, toutes ensemble, ont crié pour donner une voix à leurs revendications. Pour transmettre un message féministe.

En veste ou en dreadlocks, directeurs de banque ou écolières, tous là, ensemble, parce que nous vivons tous la même expérience : la discrimination, ou la violence, ou la bulle de verre. Nous subissons tous la même oppression, même si chacune de nos histoires est différente.

Les films sur le féminisme dont nous allons parler sont le reflet du combat de trois femmes qui veulent se démarquer dans un monde d’hommes qui les stigmatisent, qui les attaquent et qui ne les respectent pas. Des femmes fortes et courageuses, comme celles dont on entend parler tous les jours.

3 films sur le féminisme

Une épouse, contre le tabou de la maladie mentale féminine…

Réalisé par John Cassavetes, l’un des réalisateurs les plus acclamés du cinéma indépendant, le film raconte la situation difficile qu’une famille est obligée de vivre en raison de la maladie de leur mère, Mabel (interprétée de manière magistrale par Gena Rowlands, qui a remporté pour ce rôle le Golden Globe de la meilleure actrice et a été nommée aux Oscars).

Mabel montre des expressions très particulières, des tics qui la rendent impertinente, mais jamais violente ou menaçante. Son mari Nick est un ouvrier d’usine (joué par Peter Falk, célèbre acteur connu pour son interprétation dans Columbo) ; il la traite comme si elle avait un problème.

Dans un monde dominé par la testostérone, Mabel prépare le déjeuner, s’occupe des invités et des collègues de Nick, et veut que tout soit parfait, que les autres passent un bon moment. Son attitude est particulière, elle ne respecte pas, toujours, les limites de l’amabilité et de la gentillesse, mais elle fait de son mieux pour que les autres se sentent bien.

Pourtant, Nick ne cesse d’étiqueter son comportement, il lui crie dessus et n’apprécie pas ce qu’elle fait pour lui. Il l’humilie devant tout le monde et ne respecte pas son espace, sa façon de s’exprimer dans le contexte social.

Au cours du film, vous remarquerez que les personnes qui entourent Mabel ne sont pas habituées à sa personnalité hors norme, profondément sensible et pleine d’affection pour sa famille. Ses réactions sont de plus en plus extrêmes car le comportement de son mari est incohérent et étouffant.

Nick ne peut pas se comporter correctement avec sa femme ; il se contredit avec ses mots, dans la façon dont il la regarde et dans la façon dont il la traite. Mabel se retrouve piégée dans ces niveaux de communication. La personne même qui prétend l’aimer la stigmatise devant tout le monde. Peut-être que Nick, comme tout le monde, pense qu’une femme à l’expressivité excessive ne peut être qu’une femme perturbée.

Voici le puissant message féministe : les enfants, qui n’ont pas, encore, adopté les préjugés typiques des adultes, adorent Mabel en tant que mère ; la façon dont elle se montre unique, ainsi que ses intenses démonstrations d’affection. Nous pourrions peut-être en déduire que le véritable problème de Mabel n’est pas de nature psychiatrique, mais plutôt l’ignorance et le machisme qui l’entourent.

Alanis, un message sur l’indépendance des femmes

Alanis (jouée par Sofia Gala Castiglione) est une prostituée argentine qui travaille dans une maison de rendez-vous avec sa collègue Gisela. Un jour, la police fait une descente dans l’appartement, accusant Gisela d’exploitation de la prostitution. Alanis est privée de son logement, elle est, donc, obligée de chercher un endroit pour vivre avec son fils.

La jeune femme commence à travailler dur pour gagner un peu d’argent, allant même jusqu’à se rendre chez les clients avec son fils. La situation d’Alanis est désespérée, mais elle ne le laisse pas paraître. Avec stoïcisme et sang-froid, Alanis n’a pas le temps de se plaindre. Une fois de plus, elle doit se battre pour survivre.

Elle ne se soucie pas de ceux qui la traitent comme une victime, ni de ceux qui l’insultent ou lui donnent l’impression d’être une mauvaise mère. Personne ne lui a jamais rien donné, mais elle ne veut pas inspirer la pitié. Elle veut simplement prendre sa vie en main et donner un toit à son fils.

Pensez simplement au présent et essayez de le rendre, aussi, supportable que possible, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. C’est là que réside le message féministe. Controversé et direct, car il ne permet pas de ressentir de la compassion ou de la considérer comme une victime, de l’étiqueter. Alanis est l’auteur de son propre destin et elle ne se soucie pas que quelqu’un puisse la considérer comme une « ordure ». Elle est sûre d’elle et ne plaisante pas avec cela. Elle ne se soucie pas de confirmer ou de changer l’opinion du spectateur.

Paulina, message féministe sur le droit de choisir

Paulina (jouée par Dolores Fonzi) est une femme qui a tout pour elle. Elle vient d’une bonne famille de Buenos Aires, avec un bel avenir professionnel devant elle, une éducation de haut niveau et un petit ami et un père qui l’aiment et la respectent.

Paulina manifeste des angoisses auxquelles on ne s’attend pas de la part de la fille d’un avocat renommé, élevée dans un environnement de classe moyenne. Elle rêve de faire quelque chose de concret dans sa carrière professionnelle, quelque chose qui contribuera à améliorer la vie des gens et elle veut le faire en combattant, en première ligne.

Il a, donc, décidé d’enseigner dans un institut situé dans une région d’Argentine touchée par la pauvreté, la violence et le chômage. Elle sait et sent qu’il y a des gens là-bas qui ont besoin d’être écoutés par quelqu’un qui se soucie de leur éducation et qui les sensibilise à leurs droits humains. Ils pensent que c’est une phase, mais Paulina ne veut pas de dates d’expiration.

En arrivant dans sa nouvelle école, elle se sent à la fois excitée et intimidée par un environnement qu’elle ne connaît pas, mais qu’elle respecte. Un soir, après avoir passé la soirée chez une nouvelle amie, Paulina rentre chez elle à vélo. En chemin, des hommes l’attaquent et la violent.

À partir de ce moment, le spectateur peut commencer à se sentir mal à l’aise et à désapprouver les choix du protagoniste. Selon Paulina, quand il y a de la pauvreté, il n’y a pas de justice, seulement de la culpabilité.

Pour cette raison, elle va enquêter sur elle-même pour découvrir pourquoi cette chose horrible lui est arrivée et elle n’hésite pas à retourner au travail pour essayer de trouver le coupable. Lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, Paulina va prendre une décision inattendue qui va finir par mettre à l’épreuve la patience de son entourage.

Mais elle est comme ça, c’est une femme qui prend ses propres décisions sans prétendre être considérée comme une héroïne, mais en faisant passer son propre jugement avant tout le reste.

Bien que l’on pense, généralement, que les femmes se comportent toutes de la même manière lorsqu’elles sont confrontées à un événement traumatisant, ce film sur le féminisme nous rappelle qu’il existe des milliers de femmes qui suivent leur propre instinct, sans prétendre être comprises par tous.

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